*Soupir*Le 23 mars, quelle belle date.La route
*Soupir*
Le 23 mars, quelle belle date.
La route pour y mener fut un peu sinueuse, je finis par prendre la route de Paris seule.
Petit imprévu. Mais bon relativisons c'est la vie.
Y aller seule? Non c'est dangereux,...
Trop d'attente vis-à-vis de ce jour, trop de rêves et surtout...c'est Negative.
Tant pis j'irai donc seule même si au début un léger goût amer me pique le fond de la gorge.
J'en avais trop rêvé pour y renoncer.
Me voici donc me préparant à partir pour la grande ville mon sac sur le dos, mes billets de train et surtout de concert dan la poche.
Et le grand jour arriva, je me sentais flotter.
Les légères apréhensions avaient disparues alors que le soleil commençait à me faire don de quelques timides rayons par la fenêtre.
Je me prépare, prends mes affaires et c'est le départ.
Marche, tram puis enfin la gare.
La voix de Jonne résonne déjà dans ma tête alors que je déjeune face à l'immense horloge, comptant les minutes.
Mon train entre en gare, je suis déjà sur le quai, je me sens bien, très bien, calme , en paix comme si ce petit voyage en solo était une évidence.
Je monte et m'installe, me retrouve derrière un quatuor de boulets qui donne pile à ce moment une représentation. Je mets mon mp3 sur mes oreilles, laisse Negative envahir mon système auditif et me perds dans le paysage qui défile.
En route.
Quelques 3h plus tard mon train entre en gare de Montparnasse,
je souris pas plus angoissée que ça et me laisse porter par le flot de voyageurs qu descend.
J'y suis, Paris.
Je lis les panneaux, me dirige vers la bouche de métro.
Je me rapelle des instructions pour rejoindre mon hôtel
"Prendre la ligne 6 direction Nation jusqu'à Place d'Italie puis prendre la ligne 5 direction Bobigny et descendre à Oberkampf."
Je savoure le trajet, me délectant de tout ce qui m'entoure.
Je finis par arriver sans trop de problème dans la fameuse rue Oberkampf qui nourrissait mes rêves depuis des mois.
Bien, maintenant l'hôtel.
...
Est-il par ici? Ou peut-être par là? A moins que ce soit là-bas?
Non toujours pas.
Une fleuriste, trois vieilles dames, une étrangère et deux maçons plus tard je commençais à me décourager.
Alors que je m'adossais à un lampadaire pour chercher une solution, je levais la tête et miracle l'enseigne de mon hôtel apparut au fond d'une rue face à moi.
J'avais vraiment une bonne étoile ces jours là.
Je m'installe dans ma chambre [la n° 26... je vais finir par croire aux signes...même s'il n'y a que des canards qui passent] envoie quelques textos pour rassurer les amies, je vais bien et surtout je suis bien arrivée. Je demande quelques précisions sur l'emplacement du fameux Nouveau Casino, le concierge m'explique en gros comment m'y rendre et c'est reparti.
J'arrive devant la salle et m'aperçois avec stupeur qu'il y a déjà des fans qu'il n'est même pas midi.
Le concert étant à 19h30.
Après avoir tenté de faire un tour je me résigne et cède, je prends place à leurs côtés pour attendre l'heure H. Les heures passent, les gens nous regardent comme si nous étions une dangereuse secte à la "Gloire à Satan! Oh oui sacrifions pinpin et faisons une orgie dans son sang!" c'est divertissant. Mais ils ont tout de même l'air bien moins ulcérés que ceux de Bordeaux, on peut leur reconnaître ce mérite. Mais ce n'est qu'un petit détail, comment expliquer le sensuel défilé des heures où les fans discutent, de nouveaux arrivent, l'agitation de la ville continue son ballet, le temps se couvre nous rapprochant peu à peu de ce moment.
19h, les portes doivent s'ouvrir d'un moment à l'autre.
Tout le monde est aux aguets, impatient de rentrer dans la salle...et de fuir le froid.
19h15, toujours rien.
Quelqu'un nous fait des petites feintes, la porte s'entrouvre pour se refermer aussitôt.
Frustrant.
Je regarde derrière moi et vois une masse de gens en ligne loin derrière, mon coeur se gonfle je suis dans au début de la file, je serai bien placée.
19h30, les portes s'ouvrent enfin.
Je passe le vigile et j'y suis, à partir de cet instant le reste du monde n'existe déjà plus.
Je parcours les quelques mètres avant d'entrer dans la salle en elle-même.
Sublime.
Une ambiance intimiste et chalereuse, un décor merveilleux et ...la scène.
Je m'avance, me voilà placée.
Je ne suis qu'à quelques petits mètres de la scène, j'en vois chaque petit détail, j'aurai presque pu la toucher.
Je reconnais le drapeau qui couvre le mur du fond et mon estomac se serre, Negative.
La salle se remplit, puis quelques minutes plus tard la première partie arrive sur scène.
TRACY GANG PUSSY
Un son puissant envahit la salle, je ressens encore les fourmis dûes aux vibrations.
On se prend au jeu, ils sont bons.
Le groupe se déchaîne sur scène tentant de nous conquérir par tous les moyens.
Alors qu'ils jouent Take me je dépose tout mon respect à leurs pieds.
Ils savent nous emporter, nous attraper par la gorge pour ne plus nous lâcher.
Ils ont du cran, du son, des bons morceaux, du talent quoi.
Le guitariste nous présente leur nouveau chanteur, Lucky dont c'est le premier concert en leur compagnie.
Respect.
Les morceaux s'enchaînent, on est acquis à leur cause.
Leur nom avait un goût de déjà-entendu-quelque-part mais avec la claque qu'ils nous ont mise on ne risque pas de les oublier. A suivre la sortie de leur nouvel album!
Leur show se termine, ils nous remercient, saluent.
Le batteur jette ses baguettes et sa serviette dans le public.
Je vois un objet blanc non-identifié m'arriver dessus, je tends la main par réflexe tire un coup sec alors que ma main se referme sur quelque chose.
Je réalise que je viens d'attraper la serviette en question.
J'en suis la première étonnée (Merci papa et maman pour mon mètre 73).
Je finis par la ranger en sécurité dans mon sac avec un sourire fier.
Les lumières se rétablissent, le staff de Negative met le matériel en place.
Et là on a la réflexion stupide, celle qui ressemble vaguement à un "Putain ils vont vraiment venir, dans quelques minutes Negative sera là à quelques mètres à peine jouant les morceaux qui me bercent depuis ce qui me semble être des siècles, qui me font vivre. Jonne sera là sur le bord de cette scène." comme si ils allaient nous faire une feinte et se casser par la porte de secours pour retourner en Finlande.
Ce qu'on peut être con des fois quand on est fan.
Le voilà, le fameux micro entouré d'un foulard.
La batterie dorée est elle aussi en place émerveillant tout le monde, tout est prêt ce n'est plus qu'une question de minutes et ils seront là.
Puis soudain, une musique envahit les baffles, le noir nous enveloppe transpercé par des éclairages bleu.
Les fans crient.
Ils entrent, un par un faisant un signe dans notre direction avant de prendre possession de leur instrument.
Une fois qu'ils sont tous en place le choc ce fait.
Les premières notes.
A devil on my shoulder.
Rien que cela est une transcendance en soi, nous sommes définitivement coupés du monde, plongés dans une bulle avec eux.
Mais il en manque un.
Les filles hurlent à nouveau lorsqu'il apparait soudain, déjà possédé par le morceaux attrapant le micro.
Sa voix résonne dans la salle et m'emplit d'une joie immense et incontrôlable.
♪ Take a look at me years behind me have made me disabled
My will and strength lives in me.. it was loud to keep me stable...
Hear me pray for the pain and to suffer,
It's all a game we're destructive to each other
Life is short, an open chord, in a bad tone..
From now on there's a devil on my shoulder
Why I'm still here in this godless scene going six feet under
She's the burning ground beneath my feet for too long and I should tell her..
No matter what! no matter what!
[A venir]